les nouvelles d’octobre

Chères amapiennes, chers amapiens,

Je ne sais jamais trop par ou commencer  pour vous expliquer où nous en sommes : des paniers, des projets des stratégies que nous adoptons pour continuer cette laborieuse année.

Nous avons eu un certain vertige à sentir l’automne arriver, ses nuits fraiches, ses brumes matinales signifiant bien pour nous la fin très prochaine des légumes d’été…même sous serre les dernières tomates peinent à murir, dehors c’est pareil. Les concombres sont  fini, les courgettes aussi, les aubergines tiennent bon ; heureusement qu’elles étaient là…les punaises ont complètement achevé nos haricots violets qui auraient été bien meilleurs si elles ne les avaient pas piqués…le basilic a périclité il y  a longtemps déjà, subitement, frappé d’un champignon inconnu…raison pour laquelle nous vous n’ en trouvez que très parcimonieusement dans les paniers…

D’ habitude nous voyons arriver l’automne avec un certain soulagement : sa venue signifie  pour nous la fin des énormes récoltes sous le soleil, des journées à flux tendu. A cette époque, l’ année agricole est presque jouée car s’il reste encore tous les paniers d’hiver a assurer la quasi totalité des cultures es t en place et profite du climat poussant du début d’automne, quand le retour des pluies et la douce chaleur permettent  aux légumes de se développer rapidement avant la léthargie hivernale.

Cette année c’est particulier ; l’été a été court et les récoltes maigres. Nous avons bien espéré assurer une arrière saison capable de rattraper ce mauvais été et avons  fait notre possible pour préparer l’automne mais ça ne s’annonce pas  très bien…

Vous avez été nombreux à nous encourager et a trouver que finalement les paniers n’avaient pas été si vides que ça  et cette idée nous a réconforté. Bien que nous ne soyons pas contents des paniers de cet été nous sommes soulagés d’être parvenus à limiter les dégâts et de constater que vous êtes toujours là, que le groupe n’a pas implosé et que vous restez le pilier autour duquel nous construisons une bonne part de nos projets à venir…

Les étés passés nous remplissions quelques  paniers de plus et écoulions à cette saison  quasiment le même volume de production au marché de Revel. Depuis la mi- Aout  Patrice a repris le chemin du marché ; nous ne pouvions pas nous absenter plus longtemps au risque de perdre notre place. Il s’y rend avec de l’ail, des potimarrons que nous avons acheté à un collègue et que nous revendons, les poireaux… ça ne rentabilise pas le temps passé mais nous n’avons pas vraiment le choix.

Du coup concrètement voici comment nous pensons nous y prendre pour remplir au mieux les paniers cet automne…un petit tour d’horizon des cultures :

Il y a celle dont le mauvais rendement trouve son origine dans les intempéries du printemps :

les courges : nous les avons planté avec 1 mois de retard…nous en avions semé beaucoup en privilégiant les plus savoureuses ( potimarron rouge et vert, patidou, butternutt, délicata) qui en plus sont précoces…les rendements sont assez faible. Cette situation est observable chez plusieurs de nos collègues. Ce n’était pas, a priori, une année à courge…

Nous sommes en train de les récolter, nous ne chercherons pas à les stocker trop longtemps pour ne pas risquer de les perdre en voulant les distiller au compte goutte…vous les aurez dans les paniers assez tôt dans la saison et peut être pas très longtemps…

Pour limiter les conséquences de cette mauvaise année en courges,  nous avons acheté 200kg de potimarron à un collègue d’Ariège que nous revendons au marché, ainsi,  la quasi-totalité de notre petite récolte partira dans les paniers ce qui limitera le manque pour vous.

Les oignons : c’est un peu pareil, entre les limaces, le froid et l’humidité du printemps ils n’ont pas bien poussés : ont pourri on été aussi beaucoup concurrencés par l’herbe, ils sont petits et de mauvaises conservation. Nous préférons vous les donner dans les paniers maintenant mais il en manquera bientôt…

LEs échalotes : vous en aurez bientôt, elles sont microscopiques et ce pour les mêmes raisons que l’oignons dont elles étaient voisines. elles se conservent mieux, le souci c’ est qui y a un gros travail pour les rendre présentables ( elles sont protégées par plusieurs peaux qu’il faut enlever mais comme elles sont petites ça prend un temps fou…)vous les aurez dans les paniers quand les oignons seront finis…J’ en profite pour dire à celles ou ceux qui aimeraient venir nous faire une petite visite que le pelage d’échalote est une activité longue mais reposante et conviviale…

Les betteraves :

D’habitude on les réussi plutôt et là…ça ne vaut même pas la peine de les récolter…elles sont minuscules…nous  sommes déçus car nous en avions prévu beaucoup car garce au four à pain qui tournera cet hiver nous aurions pu les faire cuire sans dépense énergétique supplémentaires et aussi la plantation nous  par ailleurs  pris un temps infini car c’ était  sans travail du sol… c’ est peut être sur cette culture que nos techniques nous on conduit vers l’ échec le plus cuisant… la betterave n’a vraiment pas apprécié l’ expérience…en réalité pas directement a cause du fait que le sol n’ était pas travaillé ..il se trouve qu’au printemps précédent nous avions apporté une grande quantité de bois broyé (BRF) dans cette partie du jardin. Ce BRF interagit avec le sol et s’il finira probablement par l’agrader en attendant, il mobilise l’azote disponible, nécessaire à sa propre dégradation via les champignons du sol notamment…nous avions connaissance de ce phénomène transitoire qui ne devait pas perdurer plus de quelques mois. Une conjonction de facteur  sol argileux, épaisseur de BRF importante semble avoir prolongé les effest de cette « faim d’azote »

Les carottes  sont à l’hiver ce que la tomate est à l’ été… mieux vaut ne pas la rater…cette année ce n’est pas une réussite, nous n’ avons pas gagné la bataille de l’ herbe et l’ arrosage a peut être été un peu  trop parcimonieux… elle ne sont pas encore prêtes et seront certainement moins jolies et moins nombreuses que les année passées .  nous en avions ressemé au 15 aout pour rattraper : la levée a été tres bonne, nous avons désherbé thermiquement ( au gaz) tout était parfait sauf qu’il y a eu cette vague d’orage fin aout , la pluie a emporté la terre fine de surface et a recouvert partiellement  les mini carottes qui levaient à peine, dans ces entrefaits les limaces que nous avions temporairement oubliées se sont chargée de clairsemer les rangs…

Nous en avons ressemé sous serre il y a 15 jours, ça lève…on ne lâche pas l’affaire !

Les Choux :

la première grosse plantation a été envahie de chardons…nous avons relancé des semis de choux chinois, plus hâtif…ça pousse…

la verdure des serres :

alors nous avons  encore bon espoir mais nous sommes en retard : Comme je vous l’ avais expliqué dans la précédente lettre nous avons du, au printemps,  remplir les serres plus que d’habitude pour  pouvoir installer les cultures estivales que le mauvais temps nous interdisait de planter dehors…du coup, depuis fin aout nous cherchons la place pour installer de la verdure sous serre mais comme les lieux sont encore occupés par des tomates, des aubergines etc…ça ne nous a pas laissé beaucoup de surface. Nous avons pu  planter la roquette le persil les blettes mais nous ne sèmerons épinard et mâche que la semaine prochaine. Nous en avons mis dehors ce que nous ne faisons pas habituellement jugeant les semis trop hasardeux à cette saison … nous espérons bien pouvoir vous proposer de belles salades et du joli mesclun mais il faudra patienter un peu.

Les poireaux : enfin une culture qui va bien ! nous les cultivons chez notre ami et collègue Nicolas, c’est un projet collectif que nous menons avec jean Nicolas et Mario du GAEC lait co pain. Nous avons doublé la surface habituelle dans l’idée d’en vendre à la biocoop de Castelnaudary qui travaille avec les producteurs locaux. Les poireaux sont beaux et gros…un peu attaqués par la teigne mais la perfection n’est pas de ce monde.

Au sujet des poireaux : n’hésitez pas à nous dire quelle serait pour vous la quantité idéale par panier, car s’il y a une culture dont nous pouvons vraiment vous faire profiter c’est celle la…c’est le moment d’explorer les possibilités culinaire qu’offre cet excellent légume  car vous aurez certainement cet hiver l’occasion de l’apprécier sous tous ses jours…

L’ail : nous espérions développer encore davantage cette culture bien adaptée à notre terroir mais il semblerait que les débouchés de demi gros soient saturés et les prix proposés vraiment trop bas…( 4 euros le kilo !) n’hésitez pas à nous dire si vous en voulez plus et si vous connaissez des gens qui aimeraient en acheter : nous avons  environ 300 kilo à vendre en vrac ou en tresse…

Les radis d’hiver et les navets

Ils vont bien malgré quelques visites de limaces sur leur beau feuillage…

Les poules : dans une semaine nous devons faire des analyses afin de savoir ou elles en sont de leur parasitisme…rien n’est vraiment réglé car même si ça s’arrange on va rentrer dans l’hiver et la ponte est naturellement plus faible lorsque les jours sont court et les températures basse…

Nous espérons cependant continuer l’expérience poule pondeuse mais avec d’autres poulettes ; nous  comptons en avoir une centaine au printemps mais n’avons pas encore arrêté notre choix sur l’origine des poules, nous souhaitons ardemment continuer à élever des poules non hybride mais trouver des races ancienne relève vraiment de l’ exploit…en fait, nous pensons conserver une petite troupe de noir de Caussade qui serait constituée des plus belles poules et du coq, nous sacrifierons les autres car nous ne voyons plus quoi faire. Les poussins qui naitront au printemps seront élevés pour constituer une partie du « troupeau » les poules pondeuses de l‘ automne suivant. En attendant nous recherchons aussi des poulettes hybrides non ébéquées pour que nous puissions reprendre des contrats œufs dés le printemps. En attendant, on fait le calcul avec Muriel et on vous remboursera les contrats œufs de cette année qui se sont interrompus début aout faute de production.

Les poulets : ils sont jolis et grossissent à vu d’œil…Un ami nous a donné des abreuvoirs automatiques et de grandes mangeoires en galva ce qui facilite bien notre travail.

Les moutons : Nous voulions nous en séparer mais le temps d’y réfléchir, les brebis se sont retrouvée pleines et déjà 3 agneaux sont nés. Un est mort. Nous les laissons à l’herbe et garderons les mères les plus rustiques ( = celles qui arrivent à mettre bas et a s’occuper des petits sans notre aide…) c’est un peu « raide » mais on  est obligé de rationnaliser un peu plus nos activités…

les travaux du four à pain avancent pas à pas …nous pensons  sortir les premières fournée mi  novembre …nous espérons vraiment que le développement de cet atelier se fera sans encombres et  nous aidera à redresser les comptes de la ferme qui en ont bien besoin.

Concrètement au delà des aléas inhérents à la culture des légumes, la restructuration des activités de la ferme nous prend beaucoup de temps et d’énergie…les cultures en ont sans doute pâtis. De plus  nos marges de manœuvre financières étant vraiment réduites cette année nous faisons tout à l’économie et cela nous demande du temps (récupération, achat de matériaux via le bon coin engendrant des déplacements …)  pour  parvenir à finir la future boulangerie tout en gardant de la trésorerie pour pouvoir recommencer à produire des légumes l’ année prochaine…les poules nous ont aussi vraiment beaucoup accaparées, c’ est dérisoire car 70 poules c’est vraiment rien  mais, comme le pain, l’élevage des volailles est  une activité résolument adaptée à notre lieu dont  il nous faut percer les mystères pour parvenir r à la développer correctement…le temps perdu cette année sera peut être du temps et du confort gagné à l’ avenir…

Ce qui fait aussi que peut être les cultures ne sont pas ce qu’elles auraient pu être c’est que vraiment notre dynamisme a été freiné par les échecs répétés on se sent fatigués  et nous ne trouvons plus la ressource de faire plus que le nécessaire. J’entends par  la que notre rythme de travail s’est  un peu ralenti : nous faisons des journées « normales » de 7/8  heures de travail. (6,5 jours sur 7 cependant…enfin, on essaye de ne pas être au delà de nos limites en permanence histoire de tenir la distance…

Voilà pour l’essentiel…concernant les contrats œufs, rien n’avait encore été décidé car nous ne désespérions pas de trouver une nouvelle bande de poule et cela a failli se faire la semaine dernière. maiis bon,  nos déboires avec les noires de Caussade nous ont rendu prudent…il est très délicat de s’assurer de l’état sanitaire de poules déjà adultes  et dans le doute nous nous sommes abstenus. A cette saison il nous faudrait trouver des poules prêtes a pondre et elles sont  rares en bio ( ils faut les réserver souvent des mois en amont et reste le souci de l’ ébécquge et du broyage des males…)

eN tout cas pour ceux que ça intéresse nous aurons bientôt de la poule à vous proposer…

Nous vous tiendrons au courant rapidement des modalités de remboursement du contrat œufs.

Bon début de semaine à tous et à très bientôt !

Vos producteurs de légume, marion et Patrice

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