« petit » message d’information

Bonjour à tous !

Comme nous vous l’avons déjà annoncé nous nous acheminons vers un  vrai creux de production, j’ avais prévu de donner la parole à chaque légume pour qu’il vous explique pourquoi il  ne sera pas là mais comme je viens de passer un temps infini sur la suite du message ils ont prévu d’être brefs …

 Les légumes d’été : ils se sont bien plu jusqu’ en Aout et se sont déversés dans vos paniers quelques temps mais la fête est finie : les courgettes ont chopé l’oïdium, les concombres ont séché, les haricots sont farcis de punaises…une maladie encore plus terrible que le mildiou s’est attaquée aux tomates de dehors (le stolbur !) et aussi le mildiou,..en fait pour une raison que nous ignorons les tomates anciennes n’ont jamais été bien en forme, il semblerait qu’elles se soient mal enracinées et elles ont subi de plein fouet tous les aléas qu’ en temps « normal »elles auraient toléré qu’il s’agisse des chocs physiologiques liés au climat ( nécrose apicale  plus connue sous le joli nom de «  cul noir » éclatement. Aux ravageurs ; principalement punaises et noctuelles…et enfin aux maladies : mildiou et stolbur ( on n’en  avait jamais eu et on n’ est pas prêt de pouvoir cultiver les tomates à cette place)

En gros la production devrait quasiment cesser cette semaine. Il ne restera que les tomates de la serre qui continuent de produire un peu…

Le champ de bataille qui s’appelle aubergine a vu les pucerons et leurs alliés ( Fourmis et punaises vertes , champignon fumagine) tenir tête aux pourtant nombreuses larves de coccinelles, syrphes et chrysopes ; les nuits fraiches nous conduisent chaque jour plus vers le déclin final.

Les pommes de terre sont malades aussi on ne sait pas trop de quoi…

En gros, il nous reste des oignons mais on ne vous en met pas trop car il faut en garder pour l’hiver…

Les blettes vont bien mais une fois tous les 15 jours pour leur laisser le temps de repousser et ne pas vous lasser.

Le basilic est encore fringuant mais peut être que vous vous en lassez un peu…si ce n’est pas le cas on peut augmenter la dose.

On a planté de nouvelles courgettes qui sont en fleur mais les 2/3 des graines étaient stériles et du coup ça ne va pas changer grand-chose.

Heureusement la relève arrive ! Mais il lui faut le temps :

600 pieds d’épinard, autant de roquette et de salades sont en place…les poireaux poussent mais on doit encore attendre pour les récolter…les courges ne sont pas réussies, elles sont dans les herbes mais il y en aura quand même car on en avait prévu pas mal : on les mettra toutes à l’ Amap et  nous en achèterons, pour le marché, aux collègues plus chanceux. Les carottes ont subi leur premier désherbage  et poussent bien mais ne seront pas « récoltables » avant octobre. On a mis des choux chez notre collègue Nicolas pour tenir compagnie aux poireaux mais on ne  s’en est pas beaucoup occupé par contre les lapins oui…mais il y en aura quand même aussi…en fait on mise beaucoup sur les verdures et  nous allons recevoir ce mercredi 1500 plants de mâche encore 600 épinard et autant de salades et de roquette.  Nous  allons aussi planter la coriandre qui a enfin bien voulu germer et qui est bien jolie. Il y aura aussi des nouveautés : le cerfeuil délicieux en soupe, et le cresson de fontaine, le choux kale mais pour bien plus tard…il y aura aussi des radis «  ostergruss » et des radis noirs peu de navets car le semis a raté…

On a décidé de commander les plants cet automne car nous étions trop débordés et  nous craignons de ne pas nous en sortir : on a eu beaucoup de soucis de levée à cause de pics de température dans la serre à plant et de mauvais lots de graines … une bonne partie des plants arrive donc du Gard fournisseur bio le plus en mesure de répondre à nos commandes passées sur le fil…

Enfin voilà il y aura comme un décalage …dont nous sommes désolés…et dont les maux décrits ci-dessus  sont  surtout les symptômes des développements ci-après…

 

Une petite mise au point plus globale s’impose à nous et nous souhaitons vous en faire part à  plus d’un titre :  le formuler par écrit nous aide à y voir nous même plus clair , faire émerger de nos réflexions décousues, récurrentes, de vraies pistes. Parce que la qualité de votre engagement dans l’ Amap , fait de vous des gens impliqués dans les questions paysannes,  que la relation qui nous lie dépasse largement le rapport producteur/client… et aussi par ce que notre constat actuel  va avoir des incidences  importantes sur le devenir de l’ Amap pour la saison prochaine.

 Je ne vous promets pas d’être  brève !

Depuis deux ans nous avons comme vous le savez profondément modifié la production de la ferme :

Avec l’agrandissement de la SAU ( surface cultivée) qui est passée de 1.2ha lors de notre installation à 18ha aujourd’hui, la réhabilitation du four à pain, la boulange et les grandes cultures ont pris leur place aux cotés du maraichage qui va en déclinant.  (les paniers sont passés de 28  euros (théoriques) à 18…) Outre ces aspects quantitatifs nous avons beaucoup modifié le  mode de production de nos légumes : jusqu’ à l’année dernière nous tendions vers une intransigeance quasi dogmatique en ce qui concernait les choix culturaux , nos méthodes de production ;par souci éthique nous nous interdisions/limitions beaucoup de choses qui pouvaient par ailleurs nous simplifier la tâche ( paillage plastique, variétés hybrides, engrais…) nous nous orientions vers des pratiques novatrices ; non travail mécanique du sol etc… et tout cela façonnait notre rapport à l’agriculture et notre façon de travailler. Face à l’adversité nous avons été contraints de réviser notre positionnement. 2015 est pour nous l’ année du compromis( et pas de la compromission qui avant nous semblait un peu synonyme) , de la voie médiane…on a relativisé et on s’est simplifié la vie en s’autorisant des trucs de maraichers comme le paillage plastique( ou pas car notre paillage est constitué à 100%d’amidon) , on assume nos hybrides et nos plants greffés  , on  a rationnalisé nos apport d’engrais etc…Et on pense que ça a plutôt bien marché : tout en ayant réduit considérablement la surface de maraichage nous pensons avoir honorablement rempli les paniers et avons aussi fait de jolis marchés jusqu’à début août où la production a commencé à décliner. Nous allons affronter une période creuse mais elle ne devrait pas durer très longtemps.

Ces évolutions qui nous ont permis de gagner du temps ( paillage = mois de temps passé à désherber) engrais= + de production sur + petite surface …en gros de faire moins et mieux de maraîchage ;  cette évolution était d’autant plus nécessaire  que le développement de la boulange à contribué à désengager partiellement Patrice du maraichage .

L’augmentation de notre SAU génère plein de possibles, le pain mais aussi les farines, les huiles, les légumes secs etc de meilleur rapport et plus sécurisant ; mais beaucoup de nouvelles occupations : l’agriculteur entretient le paysage : il faut curer les fossés, broyer le bord des champs, élaguer les arbres, s’occuper du bois mort, entretenir les haies, en planter pour isoler les nouvelles parcelles attenantes à des champs conventionnels.

Il faut aussi mettre les récoltes à l’ abri : trier, ventiler le grain, le stocker, le garder à l’ abri des multiples ravageurs (mites, poules, oiseaux, rats, souris, charançon  etc…) beaucoup d’entretien en somme…

Le constat est que la tâche est trop grandes pour les deux UTH( unité de travail humain) que nous sommes et que nous n’ avons pas les moyens d’embaucher.

Ce dont nous sommes le plus sûrs c’est que le maraichage est le problème : il valorise très bien l’espace mais terriblement mal le temps.  Patrice a beaucoup à faire au four, au moulin et dans les cultures de céréales et moi je ne peux pas  m‘en sortir seule en maraichage  compte tenu de la surface  et de la diversité cultivée.

Résultat des courses : nous travaillons toujours  6.5j sur 7, entre 6 et 12 h / jours,  en dégageant à peine 10 jours de vacances / an. Quand on aime on ne compte pas…et c’est vrai ! nous continuons d’aimer notre travail. Le gros problème c’est que même en déployant toute cette énergie nous sommes toujours dans l’urgence. Jamais à jour ; la ferme est un véritable capharnaüm, le maraichage est tout en herbe, le poulailler infesté de poux…. dans ces conditions de pression que beaucoup d’autres catégories socioprofessionnelles rencontrent, nous ne pouvons pas bien faire notre travail, le stress s’installe et la qualité de vie s’en ressent…

Il nous faut donc agir d’une  part en réduisant encore le maraichage et l’amener à une échelle ou le travail humain d’une personne (moi )  aidée ponctuellement de Patrice et d’éventuels stagiaires suffirait. Patrice consacrant les 95% de son temps de travail restant aux grandes cultures et à  la transformation.

D’autre part, en se dotant d’un outil informatique performant afin de développer la vente de pain et des autres produits de la ferme.

Dans ce contexte,  quel avenir pour l’ Amap pour laquelle les légumes sont au cœur de l’échange ?

Si nous produisons moins de légumes nos choix sont :

1/on arrête la marché

On y songe sérieusement mais c’est un choix difficile car on y vend bien l’huile et les farines, on est juste à côté et la clientèle est établie.

2/on réduit le marché

On le fait déjà mais si on le fait encore plus qu’ on ne porte presque pas de légumes on a moins de clients et on passe 6 h de travail quand même. ( a priori les clients nous achètent de l’huile et de la farine car on a aussi les légumes)

3/on arrête l’Amap

On n’ a pas envie d’arrêter l’ amap par ce qu’on y est attachés et que c’ est  ce que l’on peut rêver de mieux  en terme de « débouché » : convivialité, confiance, respect, adaptabilité, sécurité, régularité et j’en passe.

4/on réduit le nombre de paniers

S’il y a des départs volontaires on ne cherchera pas de remplaçants mais on ne veut refuser personne.

5/on réduit le contenu du panier

C’est là dessus que nous pensons devoir agir…

Notre seul vrai problème avec l’amap, c’est le stress car même si vous êtes pleins de compréhension, même si c’est le principe de l’amap, même si les paniers ont été bien remplis pendant un certain temps et bien c’est très très dur de venir avec des paniers plus petits.  Dans ce genre de situation on préfère vraiment aller au marché.

Notre idéal serait en quelque sorte une petite amap sans stress. Cela supposerait donc : de baisser le prix du panier et de prévoir des aménagements visant à évacuer l’angoisse du panier vide.

Par exemple : vous fournir en légumes  en nous  raccrochant a peu près au prix du marché.

Explication : cette année vous achetez en théorie 18.2 euros de légumes par semaine. Depuis pas mal de temps votre panier couterait entre 6 et 12 euros de plus si vous l’ achetiez au marché. Pendant environ un mois il ne contiendra peut être que  12 euros de légumes ou même 10…en mode amap strict «  ça passe » il y a des hausses et des baisses de production…nous ça nous pèse vraiment. Si on pouvait, on dirait bon c’est pas grave on renonce à  3 semaines en ae livraison en attendant que les autres légumes arrivent) mais en fait on ne peut pas vraiment se le permettre car si en juillet en gros il y avait assez pour combler marché et amap, depuis aout on réduit le marché par ce qu’on sait qu’il va y avoir un creux alors on l’anticipe et on « charge » comme on peut les paniers en prévision du manque. Donc on fait desplus petits marchés ce qui est normal et donc on est « obligé » de continuer les paniers par ce que sinon on perd beaucoup trop d’argent…

En fait cette absence de rapport poids/ prix part d’un excellent principe , il est fondé sur la confiance réciproque : vous savez que nous faisons du mieux possible pour remplir les paniers et satisfaire vos attentes  et nous vous faisons confiance quant au fait d’accepter le panier tel qu’il est .

En fait si on vous faisait des paniers à un prix défini qui varierait faiblement ex : panier à 10 euros de base …avec un engagement à l’année mais une certaine flexibilité : si on est vraiment trop justes en légumes pour fournir tout le monde on va au marché en attendant que ça s’arrange. On prévoirait ce genre de cas de figure  par avance  dans le contrat.

Ça ferait beaucoup de modifications et pour affiner tout ça on aurait vraiment besoin que vous répondiez à un petit questionnaire anonyme pour nous aider à trouver la bonne formule.

QUESTIONNAIRE :

Dans l’idée de garder l’Amap tout en réduisant la production nous avons besoin de réduire la surface cultivée (= le volume du panier) et la diversité cultivée.

1/Pouvez-vous citer par ordre de préférence  les 10 légumes ( incluant les aromates) que vous aimez le plus trouver dans les paniers ?

2/un panier à 10 euros de légumes selon la saison ça peut ressembler à ça (estimation par rapport aux prix pratiqués sur le marché)  il y aurait bien sûr des variations c’est pour vous donner une idée…

Printemps : 1 salade / 1 kg de pdt nouvelle/ 1 botte d’oignons nouveaux/ 1 botte de carottes/ 1kg de fèves

Eté : 1.5 kg de tomates /1kg de courgettes( ou concombre)/ 1 botte d’oignons /2 aubergines  ( ou poivron)

Hiver : salade ou mesclun/ 1kg carottes et 4 poireaux ou 1 courge/oignon

 Ça ne nourrit pas vraiment la famille toute la semaine, ce serait à considérer comme une base à compléter.

Seriez-vous prêt à continuer l’amap avec ce type de panier ?

  1. Ça m’irait très bien
  2. Je préfère le système actuel mais suis prêt à tenter l’expérience
  3. Ça ne me conviendrait pas.Pourquoi ?

3/Si vous pouviez 2 fois dans l’été ne pas prendre de panier pendant vos vacances :

  1. Ça m’arrangerait beaucoup !
  2. Je me débrouille bien avec les échanges de panier et ce n’est pas très important pour moi
  3. Autre, préciser…

4/Cette année comme l’année précédente, le pain est « obligatoire «  dans le panier :

  1. Ça me va très bien
  2. Je joue le jeu mais je préfèrerais ne pas en avoir chaque semaine
  3. J’aime bien en avoir chaque semaine mais 1 kg c’est  un peu trop 500gr m’irait mieux
  4. J’aime bien en avoir chaque semaine mais ce serait bien de pouvoir alterner avec d’autres pains ( graines, raisin, sarrasin)
  5. Autre précisez…

5/ dans le cas où vous les trouviez à votre gout et que le prix vous conviennent seriez-vous intéressés par d’autres produits de la boulange :

Brioche

Galette au sarrasin

Pizza

 

A quelle fréquence :

Jamais.

 très occasionnellement ( 1 fois / an)

Régulièrement (1fois par mois)

Très régulièrement (2 fois par mois et plus)

 

Tous vos commentaires et conseils sont les bienvenus ,désolé d’avoir été si long mais c’ était important pour nous de faire le point …merci de nous avoir lu. Merci à vous tous !

A Mercredi, Marion et Patrice

P.S :En fait pour le questionnaire, on va chercher à vous faire parvenir ça dans un format plus « remplissable »et plus exploitable statistiquement après…on vous le fera passer dès que possible , nous  aurons certainement d’ici là trouvé d’autres questions à vous poser…

re P.S: Pour les « gros » mangeurs de légumes : nous aurions certainement des légumes disponibles sur commande…

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Une réponse à « petit » message d’information

  1. Avatar photo Ericka et Emmanuel Planes dit :

    Nous aimons beaucoup la convivialité …
    qu’ apporte l amap , ainsi que la qualité des légumes , nous sommes prêts bien sûr à renouveler notre contrat suivant le compromis et equlibre financier incontournable que Patrice et Marion doivent trouver .

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