Chers Amapiens,
Voici un petit point d’information sur l’évolution des cultures …
Comme vous le voyiez bien, l’été peine vraiment à s’installer, les courtes périodes de beau temps nous redonnent du cœur à l’ouvrage et les cultures en profitent pour pousser. Hélas, la fraîcheur qui s’ensuit freine bien souvent cet élan et le démarrage de la végétation n’est du coup pas très franc. Sous serre, la situation est relativement normale, les cultures en place s’y portent globalement mieux bien qu’elles soient aussi très en retard :
Les tomates sont en pleine forme mais il va encore leur falloir du temps pour mûrir : le premier bouquet est formé mais les fruits n’ont pas encore viré : il faudra attendre encore bien 3 semaines avant de voir les premières tomates dans les paniers…
Les aubergines se portent plutôt bien, nous récoltons les premières. Cependant, rien n’ est acquis : il y a quelques foyers d’acarien (redoutables) mais aussi de mildiou (tout aussi redoutable… or, pour lutter contre les premiers, il faut maintenir une ambiance humide (= arroser en aspersion) or, ça revient à courir le risque de laisser le mildiou se développer car il aime l’humidité…on pulvérise des extraits de plantes dynamisés, d’algues et d’oligo-éléments dans l’idée de fortifier les plantes et nous verrons comment les choses évolueront, il n’existe pas de traitement miracle.
Les courgettes : quand il fait beau, elles donnent bien car les abeilles sont la pour polliniser. Quand il fait frais et couvert, elles ne visitent pas les fleurs ou pas assez et la fécondation s’en trouve contrariée.. La récolte diminue et les fruits sont malformés.
Les haricots : les limaces avaient bien endommagé le semis, nous avons comblé les trous. Ça pousse mais ce n’est pas très dense, la production n’est pas pour tout de suite.
Les poivrons : ils végètent. Nous allons récolter les premiers cette semaine pour stimuler les plants mais ce ne sera pas la grosse production si la chaleur et le soleil ne s’installent pas rapidement.
Vous trouverez des pommes de terre nouvelles dans les paniers les quelques prochaines semaines : elles ont poussé – comme le reste – mais c’est plus délicat pour la pdt – sans aucun travail du sol, le tubercule est venu se loger dans la roquette que nous avons arrachée en fin d’hiver. Vous verrez, elles sont bien jolies malheureusement il n’ y en a pas vraiment beaucoup.
Le basilic est en forme.
Nous avons multiplié les semis de concombre mais il va encore falloir patienter avant de les voir dans les paniers car les pucerons ont endommagé les premières plantations et ça ne s’arrange pas beaucoup. Les deux traitements au pyrèthre n’ayant pas été efficaces on laisse évoluer en continuant les pulvérisations de plantes dynamisées.
En plein champ :
Nous avons planté beaucoup de courges, de melons, des tomates, des concombres et des courgettes. Ça pousse un peu mais vraiment c’est pas très encourageant. Sans soleil et si l’atmosphère reste humide et fraiche, nous doutons que ces cultures puissent produire de façon satisfaisante…d’autant qu’on les a déjà mis très tard en place. En courges, conscients du décalage dans la saison nous n’avons semé que des variétés précoces : patidou, potimarron orange et vert surtout… on n’a pas mis de muscade car elle mûrit trop tard. On a quand même semé de la butternut car elle conserve bien mais elle est tardive alors on n’en a pas mis beaucoup.
Nous nous apprêtons à planter les poireaux (d’ici 15 jours), la pépinière est très jolie, le poireau n’a pas été gêné par le mauvais temps, au contraire.
Nous avons aussi repiqué récemment des betteraves, du fenouil, des choux de Bruxelles, tous les choux (rouge, blanc, brocolis, fleur, frisé, chinois, rave) sont semés…enfin, nous préparons l’ arrière saison comme nous pouvons.
L’ail : il n’est pas bien gros et la rouille s’étend. Il y en aura amplement dans les paniers mais il ne sera pas forcement très joli.
L’oignon de conservation : il est pas très en forme non plus, mais il y en aura sans doute quand même.
L’oignon frais végète. Il devrait y en avoir depuis un moment dans les paniers mais il ne grossit pas.
Les salades : vous en aurez beaucoup cette semaine et peut être encore la semaine suivante mais après il y aura encore un vide…
La deuxième vague de fèves arrive ( moins conséquente que la première…)
Les haricots semés en plein champs sont sortis mais poussent doucement.
Nous avons réussi entre deux averses à retravailler le sol pour semer les carottes, compte tenu de la situation nous ne voulions pas prendre le risque d’un semis direct en sol non travaillé car si nous nous faisons à l’idée que l’été est mal engagé, nous comptons bien sur l’automne et l’hiver pour limiter les dégâts.
J’oublie des cultures mais en gros nous ne constatons pas une très franche amélioration et les cultures d’été avides de soleil et de chaleur risquent de ne pas donner en abondance. Concernant les paniers, je ne veux pas trop me risquer à des prévisions hasardeuses mais, s’ils ne seront vraisemblablement pas totalement vides, ils risquent de ne pas grossir rapidement beaucoup…et nous en sommes bien désolés. En tout cas, souvenez vous que nous ne voulons « enfermer » personne dans ce contrat et nous comprendrons très bien que certains ne puissent pas continuer éternellement dans ces conditions. En tout cas, et au delà de l’aspect humain de notre aventure sachez que le soutien que vous nous apportez en restant dans l’Amap est de taille et que même si la saison est très mauvaise économiquement, vous amortissez beaucoup cet état de fait. La production est mal proportionnée et nous n’aurions certainement pas tout écoulé au marché…non seulement les recettes auraient été bien moindres (le panier étant très nettement surévalué à cette saison) mais en plus nous aurions perdu des légumes (fèves surtout) ce qui aurait eu pour effet de nous déprimer plus encore.
Globalement,nous réfléchissons beaucoup aux nécessaires évolutions pour nous remettre économiquement et moralement de cette année.
Nous avons décidé d’arrêter les moutons. C’est à regret car nous aimons bien nos bêtes mais vraiment, ça coute trop cher en temps et en argent et nous ne pouvons plus nous le permettre. A ce sujet, nous avons des agneaux à vendre, on peux faire des quarts (ça donne des colis de 4/5 kg) mais tout le monde ne peut pas avoir de gigot (mais l’ épaule c’est très bon aussi…)
Nous ne renonçons pas pour autant à la polyculture/élevage clé de voute de la durabilité écologique des systèmes agricoles. Nous allons tenter la reconversion en élevage de poulet de chair et développer les pondeuses, deux activités a priori de « meilleur rapport ».
L’atelier boulange sera en place à l’automne et nous vous proposerons toute sorte de pain : demi-complet, en boule ou moulé, aux graines etc…
D’ailleurs pour « l’inauguration » si ça vous dit on pourrait faire une fournée « pédagogique » les enfants pourraient pétrir le pain, le façonner etc.. Il faut 5 heures entre le début de la fournée et la sortie du four. On pourra en reparler d’ici là.
Les poules :
Elles nous causent bien des soucis. La ponte oscille entre 23 et 35 œufs par jour. C’est très en dessous des prévisions. J’ai tout passé en revu, l’habitat, la ration, les maladies possibles…je suis un peu perdue, j’ai fait venir des collègues, je cherche sur internet ce qui pourrait expliquer cette faible ponte…je ne sais pas.. il faudrait faire des analyses, sacrifier une poule et l’autopsier pour voir ce qui cloche mais j’ai peur d’engager encore de nouveau frais alors qu’on n’entrevoit pas encore l’amortissement du cheptel, des clôtures et des cabanes.
Pour info, les poulettes mangent une ration constituée de :
- 50% de blé ( du voisin en bio car nous gardons le notre pour le pain et attendons la moisson)
- 10% de méteil de chez nous (avoine noire, orge, triticale)
- 20% de féverole du voisin ( pour les protéines)
- 10% de tournesol maison
- 5% de levure de bière
- 5% de coquilles marines
- =90 % de la ration est produite dans un rayon de 1 km autour de la ferme, les coquillages viennent du littoral atlantique…la levure par contre elle vient d’Allemagne (j’avais contacté un brasseur local mais il m’a fait faut bond…)
Pour améliorer leur état général je leur fais des cures de vinaigre de cidre (2% dans l’eau de boisson) et d’infusion d’ail, de thym et d’ortie…tout cela étant sensé traiter les éventuels parasites internes et renforcer leur système immunitaire. Dans 3 jours la cure sera finie et si dans la semaine qui suit il n’ y a toujours pas d’amélioration on fera venir le vétérinaire. Voilà en attendant la production devrait plafonner à 180 œufs par semaine ce qui est à peine suffisant pour honorer le contrat.
Je m’arrête là car la récolte commencera très tôt demain matin : nous avons peut être trouvé un camion mais je dois aller le voir en coup de vent demain matin à Gaillac car c’est peut être une bonne occasion. Notre camion n’a plus le contrôle technique depuis hier alors nous n’ avons plus la possibilité d’attendre.
Merci encore infiniment pour votre soutien.
Marion et Patrice